BIOLAIT Développer les conversions et accompagner les installations

Premier collecteur de lait bio en France avec 27 % du total, Biolait travaille avec 630 élevages qui devraient produire 135 millions de litres en 2014, contre 115 Ml en 2013. « Les marchés sont en croissance de 5 à 10 % par an selon les produits », déclare son président Christophe Baron. Biolait est sollicité pour de nouveaux marchés, tels les poudres infantiles ou le lait UHT, essentiellement à destination de la Chine. La consommation continue sa progression en France et dans l'Union européenne.

Rappelons que Biolait ne se charge que de la collecte et vend à des transformateurs. L'entreprise ne se trouve donc pas directement confrontée aux risques éventuels des marchés internationaux. Elle est reconnue comme OP commerciale et peut donc gérer ses volumes.

« Il y a un besoin de production supplémentaire en France, et nous devons aussi penser à assurer le renouvellement des éleveurs qui arrivent en fin de carrière », ajoute Christophe Baron.

Un marché peu soumis à la volatilité des prix

Or, les conversions sont moins dynamiques qu'après la crise de 2009. Et si les aides publiques sont incitatives, il n'existe aucun dispositif pour les reprises des élevages bio. Comme ces structures sont souvent de taille plus petite, il existe un risque de retour au conventionnel avec une perte de savoir-faire. Dans ce contexte, Biolait ne donne pas d'aides à la conversion, mais affiche sa volonté d'aller collecter tout le lait proposé, où qu'il soit, et d'apporter un soutien aux repreneurs des fermes laitières bio. « Notre mission est de développer le bio tout en structurant la filière. On sent un bruit de fond, des éleveurs se renseignent sur les conditions et attendent pour franchir le pas. » Il y a même des éleveurs allaitants ou des céréaliers qui réfléchissent à une reconversion dans le lait.

Dans l'attente de voir les projets se concrétiser, Biolait met en avant les atouts de la stabilité à la hausse du prix du lait. En six ans, le prix moyen hors qualité payé par Biolait est à 421 €/1 000 l. Avec des marchés et une saisonnalité différents, le lait bio n'est pas connecté au conventionnel en termes de prix. Et surtout, il n'est pas soumis à la même volatilité.

PASCALE LE CANN